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samedi 23 mai 2015
La violence monothéiste
« Dans l’État idéal que décrit le dernier livre de Platon, Les Lois, il n’y a pas de place pour les mécréants. Le philosophe stigmatise ceux qui pensent que le Soleil, la Lune, les astres « sont seulement de la terre et des pierres, et qu’ils sont incapables d’avoir souci des affaires humaines ». Il attaque la « thèse de la non-existence des dieux », en s’en prenant à ceux qui soutiennent que « le ciel tout entier avec ce qu’il y a dans le ciel, ainsi que tout l’ensemble des animaux et des plantes » n’ont pas pour cause « une intelligence, une divinité, une activité créatrice (technè), mais sont le double effet de la nature et du hasard » Cette doctrine est à ses yeux « un terrible fléau pour la jeunesse, tant en ce qui concerne la vie publique des États que les familles des particuliers ». Dans la cité que Platon appelle de ses vœux, si des citoyens se refusent à reconnaître que l’âme existe, qu’elle est antérieure et donc supérieure au corps, qu’il y a une âme du monde qui est « la cause universelle » et que les âmes particulières sont elles-mêmes « des divinités », en bref que « tout est plein de dieux », ils seront punis. La «maladie de l’athéisme » ne peut être soignée. Elle doit être sanctionnée. Les athées « par déraison », qui n’ont pas de « perversité dans leurs sentiments ou dans leur moralité », n’écoperont que de cinq ans de prison. Mais si, une fois libérés, ils récidivent, ce sera la peine de mort. Les incrédules résolus seront emprisonnes a vie et leur cadavre sera jeté sans sépulture hors des frontières de l Etat.Tel est le dernier mot du « divin Platon » ! »
La violence monothéiste, Jean Soler, pp. 79-80
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