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mercredi 21 août 2013

Des dieux pour ramener la jeunesse sur le bon chemin


Dans les Lois, on voit l’Athénien se plaindre de la jeunesse, qui ne croient pas en les dieux. Ils existeraient seulement « par art » et ils « diffèrent suivant que chaque peuple s'est entendu avec lui-même pour les imposer dans sa législation ».
« De là les impiétés qu'on voit chez les jeunes gens, quand ils pensent que les dieux ne sont pas tels qu'ils doivent se les représenter pour obéir à la loi ; de là les séditions, parce qu'ils sont attirés vers une vie conforme à la nature et qui consiste à dominer véritablement les autres et à ne point les servir conformément à la loi. » 
Pour l’Athénien, la loi a besoin des dieux. Sans les dieux, pas de loi, et sans la loi, c’est l’impiété, l’attirance vers une vie conforme à la nature… Il faut donc faire revenir les dieux dans la cité, et c’est ce que l’Athénien et Clinias s’apprêtent de faire.
« Si jamais nous avons eu besoin d'appeler les dieux à notre secours, c'est à ce moment qu'il faut le faire. Implorons-les donc avec instance pour démontrer leur existence, et nous attachant à eux comme à une ancre sûre, embarquons-nous dans la dispute présente. »
C’est à ce moment, car même ceux qui croient en les dieux, mais voient prospérer les impies commencent à douter de l’efficacité des dieux.
« Passons à celui qui, tout en croyant qu'il y a des dieux, est persuadé qu'ils ne s'occupent pas des affaires humaines et instruisons-le. Excellent homme, lui dirons-nous, si tu crois qu'il y a des dieux, c'est sans cloute qu'une sorte d'affinité entre leur nature et la tienne te porte à les honorer et à croire à leur existence. Mais en voyant prospérer des particuliers et des hommes publics méchants et injustes, qui en réalité ne sont pas heureux, mais que l'on croit, à tort, au comble du bonheur, tu te jettes dans l'impiété, parce que les poètes et toutes sortes de gens les vantent mal à propos dans leurs discours. Il se peut aussi qu'ayant vu des impies parvenir au terme de la vieillesse ne laissant derrière eux les enfants de leurs enfants élevés aux plus grands honneurs, tu te sentes à présent troublé de tous ces désordres, ou peut-être encore parce que tu auras appris par ouï dire, ou que le hasard t'aura fait voir de tes propres yeux un grand nombre d'actions impies et terribles qui ont servi de degrés à certains hommes pour s'élever d'une basse condition à la tyrannie et aux plus hautes dignités. C'est pour toutes ces raisons, je le vois, que ne voulant pas, à cause de ta parenté avec les dieux, les accuser d'être les auteurs de ces désordres, mais poussé par de faux raisonnements et ne pouvant t'en prendre aux dieux, tu en es venu maintenant à ce point de croire qu'ils existent, mais qu'ils dédaignent les affaires humaines et ne s'y intéressent pas. »
L’âme est la part divine de chacun. En fonction de ce qu’elle est attirée par le vice et la vertu, et s’y complait, elle « s’approche de la vertu divine » et devient elle-même éminemment divine. 
« Elle quitte le lieu qu'elle occupait pour passer dans un autre excellent et entièrement saint ; si, au contraire, elle est devenue plus mauvaise, elle passe dans un lieu pire que celui qu'elle occupait avant. » 
C’est par ces lois du sympathique, cette justice, que les dieux s’occupent des humains, et que les humains ont besoin des dieux. Cette loi qui vient des dieux doit ensuite être appliquée ici-bas.
« Si quelqu'un se montre impie, soit en paroles, soit en actions, celui qui en sera témoin s'y opposera et le dénoncera aux magistrats. Les premiers informés d'entre eux le traduiront conformément aux lois devant le tribunal nommé pour juger ces sortes de crimes. Si un magistrat, après avoir reçu la dénonciation, n'y donne pas suite, il pourra lui-même être poursuivi pour impiété par quiconque voudra venger la loi. »

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